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Michel PICCOLI

19 mai 2020

L'humaniste

J’ai travaillé il y a quelques années avec Michel Piccoli sur le film de Pierre Richard, "La cavale des fous". Ce fut un moment très spécial pour moi.

Ma sœur Marieta était sortie avant moi des camps de concentration. Arrivée à Paris, elle a remué ciel et terre en formant un groupe de soutien pour obtenir ma libération. Elle a obtenu de cent intellectuels et artistes français qu’ils signent une lettre réclamant ma libération. En tête des signataires se trouvait Aragon et dans la liste on trouvait les signatures de Michel Piccoli et de Pierre Richard.  Aucun d’entre eux ne me connaissait, ils signaient par pure solidarité avec les artistes de notre pays.

Au milieu du tournage de "La cavale des fous", lors d’une pause déjeuner, nous étions tous les trois assis à table. Je leur racontai l’histoire de la lettre de soutien et Michel qui était un humaniste me dit avec surprise : "Je ne pensais pas que signer ce type de lettre pouvait aboutir à quoi que ce soit". Et Pierre ajouta avec son humour légendaire : "Si j’avais su, je ne l’aurais pas signée".

Je me souviendrai toujours de ce moment magique qui démontre encore que chaque goutte peut faire déborder le vase.

Merci Michel pour ta goutte qui, avec celle de chacun des humanistes comme toi, nourrit la fontaine de demain.

ÓSCAR CASTRO

Hace uno años trabajé con Michel Piccoli en un film de Pierre Richard “La fuga de los locos” Fue un momento muy especial para mí.

Mi hermana Marieta salió antes que yo del campo de concentración y llego a París donde formo un grupo de apoyo por mi liberación y logro que cien intelectuales franceses de los más importantes firmaran una carta pidiendo mi liberación. La carta la encabezaba el gran poeta francés “Aragon” y por orden alfabético salían los nombres de estos dos actores Michel Piccoli y Pierre Richard los dos y no solo los dos, todos los que figuraban como firmantes, no me conocían y lo hacían por solidaridad con nuestro país.

En el medio de la filmación de “La fuga de los locos” llego la pausa para almorzar y nos fuimos los tres juntos y nos sentamos en una mesa. En un momento les conté la historia de la carta. Piccoli, que era un humanista, dijo sorprendido:

“No pensé que firmar una carta de ese tipo, sirviera para algo” y Pierre Richard agrego “Si yo hubiera sabido, ¡no la firmo!”

Siempre recordare ese momento mágico que me demuestra que cualquier gota puede rebalsar un vaso.

Gracias, amigo Michel por tu gota que junto con las de otros humanistas como tú, están construyendo la fuente del mañana.    

 ÓSCAR CASTRO