Témoignages

Témoignages

11 septembre 1973, coup de tonnerre dans le monde, coup d’Etat contre la démocratie : la mort du Président Allende emporte avec lui les espoirs qu'il suscitait. Le monstre sanguinaire, sa police chilienne et sa police politique font fuir des milliers d'hommes, de femmes chiliens qui emportent avec eux les vestiges d'une démocratie assassinée. Commence alors le temps de leur exil. Peu à peu, ils s'installent chez nous. Et très vite, ces amis, ces frères font partie de nous-mêmes. D’abord, avec une rage non contenue contre Pinochet et ses "souteneurs", ils racontent ce qu’ils ont vécu. Alors qu’ils dessinaient leur Chili, celui qui ferait la démonstration d'une politique démocratique en quête de justice, de partage, de la liberté de vivre, libéré de la chape étouffante de l'économie de marché et du pouvoir tyrannique des banquiers, ils n'ont pas vu se profiler l'ombre de la machine infernale. Cette machine qui allait décapiter un projet collectif qui contrariait les objectifs d’un monde qui nous est imposé par la force, la supercherie, et l'abêtissement des peuples. Puis avec nostalgie, ils évoquent la douceur de vivre qu'ils ont laissée derrière eux.

Comme les autres Chiliens, Oscar avec sa famille et son théâtre participe à notre vie, avec humour. Il nous observe, analyse la vie française, ses travers et "Mateluna" nous fait rire de nous-mêmes et des péripéties vécues par les émigrés. Nous n'avons pas rechigné à le suivre en tout lieu. Nous nous retrouvions avec bonheur à chaque représentation jusqu'à ce qu'il se pose dans un chez lui original, qui lui ressemble, où sa respiration anime les recoins les plus inconcevables de l'endroit. L'Espace Théâtre Aleph devient notre lieu de vie où se joignent tous ceux que notre amitié inspire.

Oscar, creuset des cultures fondamentales originelles, où germent les textes qui nous ravissent le temps d'un spectacle et dont l'évocation entretient la joie de vivre des retrouvailles. C’est cela la réussite du Théâtre Aleph, le mélange de l'amour viscéral pour le Chili et de son affection pour notre pays qui l'a accueilli.
Merci Oscar pour ce que tu nous as apporté, pour nous avoir fait aimer le Chili et nous avoir donné la chance de t'aimer.

Danielle Mitterrand

Présidente de France Libertés

Le hasard fait bien les choses !

Etait-ce vraiment un hasard si Oscar, Sylvie et le Théâtre Aleph ont débarqué sans prévenir à Ivry… Voilà 10 ans ?

Un peu squat, un peu encombrants et déjà tellement bruyants des mots qu’ils avaient à chanter, des révoltes à crier dans ce monde brutal qu’ils avaient connu sous la férule de Pinochet et sur les chemins de l’exil. Ce n’était pas un hasard. Naturellement le parcours d’Oscar et de ses compagnons devait passer par la France, terre d’accueil et Ivry, quartier de planète et des solidarités.

L’amitié fait qu’ils y sont restés, au point qu’ils sont devenus des acteurs de notre histoire commune dans laquelle, l’art, le théâtre et la farce nous ouvrent tous les horizons d’une pensée critique et révolutionnaire. J’entends d’ici les rires du public du Théâtre Aleph quand le peuple, par dérision se venge de la férocité du dictateur. Comble de dérision c’est Oscar, l’exilé qui a revêtu les oripeaux du bourreau !

Salut l’Artiste !

Pierre Gosnat

Maire d'Ivry sur Seine

Le théâtre d’Oscar Castro, ce n’est pas du Théâtre. C’est bien plus que cela ! C’est une sorte de catharsis moderne, puisée et plongeant ses racines dans la vie : il libère le spectateur que ce soit par les larmes ou que ce soit par le rire. C’est un théâtre de libération humaine. Au plein sens du terme.

C’est le théâtre qui a permis à Oscar de voir plus loin que la terrible nuit chilienne d’un certain 11 septembre 1973 et c’est son théâtre qui maintenant vient vers nous pour nous donner, nous offrir son pain. Du bon pain, de celui qui manquerait par son absence à tout esprit. C’est pourquoi on a encore faim de son théâtre. Alors « sortez les voiles de votre bateau-théâtre, amis du théâtre ALEPH ! ».

« ALEPH » qui est la première des lettres de l’alphabet hébreu. La première, et donc pas la dernière !
Notre avenir commun commence maintenant...

Jean-Claude Lefort

Président du Théâtre Aleph et député honoraire du Val de Marne

Oscar et Sylvie, le Chilien et la Française, dans leur théâtre Aleph à Ivry-sur-Seine, c’est-à-dire à mi-chemin entre Santiago et Paris, continuent à creuser dans nos murs de petits trous. Mettez-y l’œil et vous verrez tourner autour de vous des vêtements multicolores, de sombres personnages, des chants d’espoirs, des idées scintillantes. C’est un lieu presque secret parce que si trop de gens savaient que là tout est vrai, généreux et drôle on y viendrait en vélo, en auto et ou en avion pour y trouver plus d’envie de vivre et de changer le monde qu’en lisant des traités de sciences politiques ou des discours de candidats à n’importe quelle élection.

Beaucoup de gens aussi voudraient qu’on oublie ce qu’a dit et fait ce pays pour lui-même et pour le monde il y a près d’un demi-siècle. Venez voir et écouter Oscar, Oscar et Sylvie, vous serez rassurés. Ces gens n’y ont pas réussi, et les étudiants chiliens qui réveillent leur pays à grand roulement de tambours, s’ils venaient à Ivry, comprendraient encore mieux le sens de leur action.

Alain Touraine

Sociologue

L’Aleph, c’est une tribu. Une tribu d’indiens au Chili, et d’apaches en Banlieue Parisienne. Ils ont leurs codes, leurs coutumes.  Leurs façon d’exister, toute entière tournée vers les spectacles. Une fenêtre ouverte sur le monde extérieur de l’humanisme, la foi en un monde meilleur.  Une tribu émouvante et drôle à la fois. 
J’ai eu la chance d’en faire partie à une époque de ma vie, d’avoir fumé avec eux le calumet de la paix, bu du pisco, vitupérer sur l’égoïsme des petits frères blancs ; d’avoir beaucoup ri, aussi parce que le rire est le propre de l’homme rouge.

Guevara, Neruda, Allende, Mateluna, Valparaíso, Santiago. C’est où tout ça ? à Ivry-sur-Seine, caraco.

Pierre Richard

Acteur, réalisateur

La silhouette de chaque interprète est un régal pour le visuel que je suis. Vous avez su créer un climat généreux et tonique, avec en prime le cadeau le plus précieux que l’on puisse recevoir : le rire. 

Robert Doisneau

Photographe, Président du théâtre Aleph de 1990 à 1994

Attention, ce Kabaret est très très louche … Là se bat l’esprit de Fellini contre l’âme de Bunuel, sur une fleur libertaire. Aucune chance de ne pas s’en souvenir. 

Jacques Higelin

Chanteur, compositeur

Furieux, follingues, farachons tous, farandoles fantastiques, faiseurs de faire et de fuir. Ah !!. 

Allain Leprest

Chanteur, compositeur et poète

Je n’aime que les spectacles que j’ai envie de revoir. Je pourrais revoir « Le Kabaret de la dernière chance » mille fois. Bravo à tous.

Claude Lelouch

Réalisateur